Basses-Laurentides, billet d'humeur perso, Deux-Montagnes, inspiration, poésie

L’inventaire de cieux

FicusBenjamina

Par ce puits

De lumière

Je songe

À un inventaire

De cieux

Rien de bien audacieux

Au moins

Si je marchais

Sur la ligne ténue

Entre le clair

Et l’obscur

Par ce puits

De lumière

Le ficus benjamina

Étale son vert

S’embue parfois

Mon imaginaire

Je ne m’éterniserai pas

En détails

Je livre bataille

Avec le réel

Je ne m’éterniserai pas

En rêveries

J’ai trop à faire,

Trop à écrire.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2020

écriture, inspiration, lumière, poésie, printemps, quiétude

Retailles

Retailles

Retailles

Rébus

Porte ouverte

Sur l’imaginaire

Opportunité créatrice

Retailles

Ébréchure de papier

Origami parti

On ne sait où

Par-delà les murailles

Retailles

Vaisseaux libres

Voguant au radar

Dans les ténèbres

Éclat clair

Phares en mouvance

Ciseaux rangés

Dans un tiroir

Le poète avait écrit

Hier un poème

Et un dessin naïf

Source de joie

Pour les uns

Source d’irritation

Pour quelqu’un d’autre

Retailles

Ne jamais être dans l’unanimité

La plus béate qui soit

D’ailleurs, au jardin

Le poète constate

Que les pousses sortent de terre

Attirées vers le haut

Tout comme ces retailles

À la recherche inespérée

De la lumière du ciel.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2020

 

 

 

Arts, écriture, inspiration, poésie

Histoires en devenir

CharpieCrayon

Poudre anthracite

Le graphite s’effrite

La pointe s’affine

Sous la lame de l’aiguisoir

Et la torsion de la main

Vagues

Le bois se ratatine

Les fibres en charpies

Libèrent

Une fine ligne bleue

Mots retenus

Personnages

Actions

Émotions

Dans l’esprit de son auteur

Tout reste à être libéré

Papier

Désert

Désolation,

Puis lettres

Histoires en devenir…

 

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2020

inspiration, intuition, Manoir Globensky maintenant Musée des Patriotes / Maison de la culture, Patriotes, Vieux-Saint-Eustache

Au Manoir Globensky

ColonneetcornicheManoirGlobensky

Les soldats anglais

Et les mercenaires

Défilèrent

Le regard fier

Devant le Manoir du seigneur Globensky

Avant ou après les patriotes

Faudrait bien que les historiens

S’entendent

Sur le cours de l’histoire

Il y eut

Vous devez vous en douter

Un vainqueur et des perdants

Des fermes brûlées

Des femmes violées

Des enfants morts gelés

En robe de nuit

Dans la neige de décembre

Il y eut

Des pendus

Des corps d’hommes dans la force

De l’âge

Éventrés à la baïonnette

On a tout vu

À partir des colonnes blanches

Il y eut

Des blessés

Des visages défigurés

Le sang des vaincus

A nourri la terre

Dans toute la région

Il m’arrive parfois

Lors de mes marches

Près du cimetière

De ressentir

Le pas cadencé

Des soldats anglais

Sous leur uniforme

D’un rouge éclatant

D’entendre

Les pleurs des enfants

Les cris des femmes

Face à la tragédie

 »Ne tuez pas mon mari »

Le piaffement des chevaux

Le claquement du fouet

Le tonnerre des canons

Contre l’église de pierre

À trois, le régisseur

Dira

 »Coupez ! »

 

© Photos, texte, Denis Morin, 2019

 

chanson française, inspiration, Piaf, poésie, transport, urbanisme, vie quotidienne

Le bal musette

AvionExo

Que l’on habite

Une banlieue

L’un de ces lieux

Dont on part

Et où on revient

Par RER

Métro

Bus

On rêve toujours

D’ailleurs

Il nous faut partir

Vers le point B d’une carte

Pour comprendre

Pour entendre

La voix de sa mère

Dire qu’on est bien ici

N’excluons pas

Le facteur et ses cartes postales

Plus sympa tout de même

Que des factures papier

Ou en version électronique

N’excluons pas

La rêverie

Qui gomme

Le temps d’une rose

Les conneries

Les coups bas

La trahison

Oui, chante-moi une chanson

Du style

Padam, padam, padam

Pour que mes yeux

Quittent le macadam

Pour transformer la routine

En bal musette.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

écologie, Basses-Laurentides, cuisine, Deux-Montagnes, Fleurs, inspiration

Du thé-extase

Églantier

De chez moi,

Pétales d’églantier,

D’églantine comme on dit

En France

Sont sur le point de s’assécher

Tout est encore odorant

La couleur s’intensifie

Puis je mélangerai

Avec mon thé Earl Grey

Déjà aromatisé à la rose

Ainsi je verrai la vie en rose

Par conséquent,

J’oublierai les tracas

Momentanément

Qui me rendent morose

J’en bois justement

Une tasse

Et c’est l’extase.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

amitié, amour, Arts, écriture, billet d'humeur perso, inspiration, poésie

Toujours dit, toujours écrit

Quand ce soleil,

Ce ciel,

Ces nuages,

Cette plage,

Cette mer,

Ces montagnes

Ne seront plus

Je serai de l’autre côté,

Au verso

Des photos

En noir et blanc

Qui s’oxydent

À l’air ambiant,

Couvertes de poussières

 

Quand ta voix

Quand tes cris

Quand tes pleurs

Et tes rires,

Tes supplications,

Tes injures,

Tes murmures,

Ne me rejoindront plus

Je (me) serai

Égaré dans ta pensée

J’aurai laissé une trace

Virtuelle

Ou réelle

Dans une quelconque bibliothèque

Du Québec

Et de France

Je suis d’ici et d’ailleurs

Tu me l’as toujours dit,

Toujours écrit.

 

© Texte, Denis Morin, 2019

 

amitié, amour, écriture, cuisine, famille, inspiration, nostalgie, poésie

Adagio

Une recette

Me ramène les âmes errantes

Les esprits qui se promènent

À contre-jour

Dans ma mémoire

Un aimait le sucré

Une plutôt le salé

Moi, l’amer

 

Une chanson

Me ramène les voix anciennes

Qui fredonnaient

Près d’un berceau

Ou à la cuisine

C’est toujours une pointe

D’amour

Qui m’envahit

 

Un livre

Ouvert

En pleine nuit

J’entends la voix

De l’écrivain

Peinant

À me livrer

Ses confidences, son mal/sa joie de vivre.

 

 

© Texte, Denis Morin, 2019