Café littéraire de Toulèsarts, haïku, poésie, sérénité

De la cloche à la biche

La cloche de grès

Ne porte pas de regrets,

Sons qui s’envolent

 

Gâteau de fête,

Il contient des arômes

Et des mots si doux

 

Sculpture de bois

L’artisan y a gravé

Impressions passées

 

Au jardin de mai

Le lilas j’ai respiré

Envol de l’oiseau

 

Soulier verni

Pas de danse oubliée

Mais lumière luit

 

Pistes sur neige

Lumière dans le sous-bois

Une biche attend

 

 

© Textes, Denis Morin, 2019

écriture, inspiration, Mieux-être, poésie, sérénité

L’équilibriste

Sur un fil de fer,

Il déambulait

L’équilibriste

Sans filet

Sa vie il jouait

Au-dessus de lui

Les vents de la vallée

Et le vol des rapaces

En contrebas,

Le lit d’une rivière

Asséchée

Depuis qu’une société minière

Exploitait cette zone

Sur un fil de fer,

Il traversait

Le monde connu, en arrière

Un monde nouveau, devant lui

Et s’il fallait se défaire

D’une chrysalide

Forgée au cours des années

D’habitudes,

D’apparentes certitudes

Et finalement,

S’envoler

Tel le papillon qu’il était

Vraiment.

 

© Texte, Denis Morin, 2018

écriture, deuil, fils, père, poème d'autobus, sérénité, temps

Juste l’heure

Je me mire

dans la glace

Le passé me suit

à la trace

L’ombre de mon père

me terrasse

Plus je vieillis

plus je lui ressemble,

il me semble

C’est écrit dans le ciel

Inscription dans les gênes

impression irréelle

Les ancêtres se bousculent

dans ma tête

et je me sens ridicule

Nu, je taille ma barbe

replace mes cheveux

en broussaille mes aveux

Contemple les poils

devenus gris,

devenus blancs

Les rides, mes lignes de vie

Me donnent juste l’heure

et le temps qu’il fait

Je m’habille

Je me mire,

au travers mon visage

je salue mon père,

Puis monte dans un taxi.

 

© Texte, Denis Morin, 2018