Un livre, ça s’écrit au compte-gouttes, une page à la fois. La perle d’encre se dissout dans l’eau. Les mots se forment et les personnages s’animent et les paysages s’esquissent, sans qu’on ne sache trop pourquoi.
Dans le bus du matin, j’ai écrit de mai à hier, le 8 septembre, la suite à mon roman Et cétéra, dans un cahier à feuilles lignées. Les personnages revenaient me parler en rêve à l’occasion. À l’aube, je me disais parfois qu’ils voulaient continuer à s’exprimer et à évoluer à mes côtés. Je n’avais qu’à ouvrir la couverture d’un cahier, à saisir un stylo, puis à débuter.
Et cétéra est paru en 2021 chez JDH Éditions.
En moyenne, j’écris deux, trois pages par jour. Il m’arrive de terminer une section, puis d’écrire une ligne que je laisse en suspens qui servira d’amorce pour un nouveau chapitre. Ainsi, le lendemain, je recueille les dires des uns et des autres. Les images et les émotions surgissent en ne forçant rien comme une plante qui absorbe l’eau par capillarité.
Le manuscrit sera en dormance pour un certain temps avant de s’incarner autrement via le traitement de texte, etc.
Une semaine de vacances, c’est parfait pour refaire le plein d’énergie à la campagne, dormir, rêver, préparer mentalement son automne, espérer de bons jours. Ainsi, une suite du roman Et cétéra est en cours d’écriture avec d’anciens personnages qui ont invité de nouveaux à se joindre à nous. Je dis ‘’nous’’, parce que je leur laisse toute la place. C’est comme si de vieux amis sonnaient à la porte, que je les recevais et qu’ils venaient me raconter les dernières nouvelles et où ils/elles en sont dans leur vie. Je les écoute. Je me fais humblement leur intermédiaire auprès de mon lectorat.
Je vous préviendrai lors de sa parution en 2024. D’ici là, vous pouvez toujours me lire en me cherchant dans la section des auteurs chez @JDH Éditions.
Il m’arrive parfois de recevoir des visites en rêve. Il s’agit de membres de ma famille, d’un amour ou bien ce sont des personnages qui me soufflent des répliques. Alors, un dialogue s’entend, me réveille. Parfois, je note. Tantôt, je laisse ces mêmes personnages poursuivre leur entretien d’un songe à un autre. S’ils persistent, je m’incline bien volontairement à leur volonté d’expression. Par la suite, j’ouvre un cahier neuf, je griffonne, ce qui deviendra un roman, une nouvelle.
Après la rédaction du roman épistolaire Et cétéra, j’avais pris une pause littéraire en me permettant l’écriture de Wasabi pour Cassandra qui est un polar aux couleurs LGBT. Je me suis plongé en eaux troubles. Le résultat est très bien. Les presses sont encore chaudes. Il est au catalogue en ligne chez JDH Éditions.
Maintenant, étrangement, j’avais besoin d’eaux plus calmes. Le lectorat d’Et cétéra m’avait confié s’être attaché au couple Julien et Neige et être fasciné par James et Blanche, les amants réunis. Et c’est par Christophe et Simone, les enfants de Julien et Neige, que les répliques me sont revenues. Le titre est déjà trouvé. C’est un secret ou presque pour l’instant.
Les personnages m’interpellent, me hantent et me demandent de leur offrir mes mains pour qu’ils puissent avoir le dernier mot. Au jeu de l’écriture, j’y consens.
Un poète, ça écrit des choses gentilles comme la pluie, les roses, les papillons et les abeilles. Toutefois, il arrive de temps à autre que l’artiste est invité à sortir de ses gonds, à casser la baraque, à chahuter pour se surprendre lui-même et le lectorat. Yoann Laurent-Rouault, notre directeur de collections et aussi peintre-illustrateur, et Jean-David Haddad, éditeur, savent provoquer la création avec le consentement des plumes invitées.
Pour le collectif de nouvelles Cadavres écrits, j’avais soumis la nouvelle En toute impunité où un homme d’affaires narcissique au maximum abuse de son entourage, jusqu’au jour où une redoutable adversaire croise sa destinée.
Maintenant, je récidive dans le collectif de nouvelles À l’encre de l’esprit avec un texte intitulé Kaddish au Trastavere. J’y raconte un épisode surnaturel alors que je me baladais jadis sur un rive du Tibre à Rome, alors qu’une famille juive aperçue se préparait pour Auschwitz-Birkenau.
Dans ces deux livres, je suis entouré par de nombreuses plumes fort talentueuses de la maison JDH Éditions. J’unis ma voix à celles des autres bien humblement.
Je vous invite à découvrir ces recueils aux histoires fictives pour Cadavres écrits et aux phénomènes vécus pour À l’encre de l’esprit qui viendront hanter vos nuits. Bref, ça décoiffe !
À lire évidemment si le mystère et les ambiances troubles vous fascinent.
Ces ouvrages sont toujours disponibles via Amazon.fr, la FNAC, etc. ou bien à la boutique en ligne de chez JDH Éditions, en impression à la demande.
À la terrasse, on m’y trouve près de la tonnelle et de la vigne aux raisins amers dont les oiseaux se régalent l’automne venu. Je préfère ceux du fond de la cour que je transforme en gelée si délicieuse.
Je disais que je prends place sur cette chaise de bois quand il ne pleut pas et quand la lumière n’est pas trop aveuglante non plus. Manque la tasse de café ou une coupe de rosé, mais je ne picole pas avant l’heure de l’apéro.
Assis à cette minuscule table, débute l’écriture d’un deuxième cahier. Les idées se mettent en place et les personnages jouent du coude. Qui dira la première réplique et surtout qui donnera la réplique assassine ?
Au hasard, le poème inattendu s’invite. Une feuille à part reçoit alors le bruit d’avant la mise en page finale. En fait, un texte est-il une œuvre figée condamnée par son cadre ou vit-il justement par l’iris du lectorat ? J’ai mis telle ou telle intention, mais les mots possèdent une charge émotive et évocatrice qui me dépasse bien largement. Je ne suis que le valet de mes textes passés, actuels et futurs. Qu’on se le tienne pour dit !
Par conséquent, je n’ai pas dit mon dernier mot. À plus.
Et si le verbe, je veux dire par cela l’expression artistique, est le supplément d’âme qui distingue l’Homme des autres espèces animales. Pourtant, cela ne signifie que l’on puisse asservir et détruire allégrement la nature comme nous l’avons fait depuis la révolution industrielle.
Et si le verbe était ce qui nous permettait de mieux faire ressentir l’expérience humaine à nos concitoyens, en toute solidarité, dans le sens le plus noble du terme, sans nécessité de passer par les jeux de la séduction, la cupidité maladive et la soif de domination.
Et si le verbe s’avère la meilleure façon de rejoindre l’autre, de l’émouvoir, de lui donner des ailes, tout en s’ancrant, racines plongées dans le terreau fertile de nos ancêtres.
Offert sous une présentation soignée et attrayante aux Éditions Le Baladin, le conte La petite goutte d’eau de l’écrivain Denis Morin s’adresse à tout enfant qui sommeille en chacun, chacune de nous, ainsi qu’à l’âme sage et innocente des plus jeunes.
Dans un langage riche, fluide et un style impeccable, l’auteur nous fait entrer dans un univers à la fois simple et enchanteur, en plein accord avec l’ordre du monde. Il y a dans ce très joli conte quelque chose d’apaisant, de rassurant, à propos de cette fabuleuse aventure de la vie et qui lui donne sens. Un peu à la manière du Petit prince de Saint-Exupéry, la petite goutte d’eau explore, voyage dans cet univers, fait des rencontres, expérimente, apprend…
Cycle de l’eau, cycle de vie… et la boucle se boucle. Moment de lecture douce et bienfaisante.
Je viens de discuter avec Diane Boudreau, peintre et poète, sur le pourquoi de l’écriture et le lectorat. Nous nous disions que nous écrivons pour laisser une trace de soi, d’une expérience humaine. Par l’intermédiaire du livre-objet, c’est le partage qui se vit de soi vers l’autre.
À la blague, je dis souvent que l’écrivain conçoit un trousseau pour sa succession en termes de textes, pas juste de droits à percevoir.
Sans aucun doute, la joie de s’exprimer s’ajoute à celle de créer. L’écrivain endosse l’habit de l’artisan semeur de mots. Dans ce monde où tout va si vite, il est bon de savoir se poser de temps à autre sur un pourtour d’horizon pour savoir savourer les heures et tenter d’apprécier le présent si (im)parfait soit-il.
Et puis, tout s’entremêle, son vécu personnel, des personnages inventés plus ou moins loin de soi, des impressions, des ressentis, des fulgurances créatrices. Dans le chaudron de l’imaginaire, on touille à gauche et à droite. Le résultat donne un tout sucré, salé, acidulé, doux-amer, selon les ingrédients mis et les émotions versées.
Somme toute, chaque texte est une aventure et une traversée, peu importe sa longueur et sa teneur. La littérature s’avère plus qu’une histoire de genres prédéfinis : conte, poésie, théâtre, nouvelle, roman, essai, biographie.
Imaginez si tout un monde se contenait en un signe, presque un hiéroglyphe d’un modernisme visionnaire, soit un code QR.
Imaginez si cet univers passait ce code QR qui vous donnerait accès à une équipe d’artisans et de concepteurs. Vous auriez accès à de la poésie, à l’évocation de lieux (le Mont Saint-Michel, la Bresse) et de personnages, à des voix enregistrées, à des parcours en immersive 3D, à des commandes possibles de cartes postales et de support en bois pour mettre en valeur toute cette beauté. Ce sont les arts qui viennent vers vous.
Imaginez d’accéder aux vies et aux œuvres de femmes dans l’art (peintres, sculptrices, écrivaines) en une box ou via des catalogues, de puiser à la genèse de leurs créations et de connaître leur quotidien.
À titre de parutions récentes, nous avons des cartes postales multimédias intitulées AMOURS, sur Félix LECLERC (Félix Leclerc, l’homme et la poésie), d’autres sur Marguerite DURAS (Les amours-solitudes) ou bien à propos de l’aquarelliste Marie-Claude GUILLEMOT.
Quant aux femmes dans l’art, qui sera la nouvelle invitée ?
Je vous invite à consulter assez régulièrement le site d’Adret Web Art pour connaître davantage notre offre culturelle à la fois traditionnelle et novatrice.
Mercredi dernier, j’animais le Café littéraire, un atelier de poésie dans le Vieux-Saint-Eustache, quand une participante d’un grand sac rouge cerise cette peinture. Je lui demande le pourquoi. Elle me répond par un « C’est un cadeau pour consoler les fantômes dans ton roman. »
Oui, il est vrai que dans ce roman, une dame du lac apparaît à certains moments et que des personnages périront par les eaux tumultueuses. J’éprouve de la tendresse pour les âmes errantes, à la fois anges gardiens et entités prisonnières de notre monde que l’on tarde à quitter définitivement.
Mais je trouve tout de même ce table apaisant comme il m’arrive parfois de causer en apparence seul dans ma maison à mes proches disparus. En guise de réponse, une forme se profile ou bien des cognements sur un meuble se font entendre.
Une lectrice de ma région m’a confié que mes romans Rose Meredith et Et cétéra l’ont aidée à vivre sereinement le deuil de son époux.
Une amie comédienne m’avais déjà mis sur la piste d’une reproduction de la toile choisie pour la couverture de Rose Meredith. En ajoutant cette nouvelle peinture »fantomatique », mon minuscule scriptorium tourne en galerie où les images et les mots font bon ménage pour ma plus grande joie.
Avouons-le, outre la partie créative, l’écriture est le reflet de nos expériences humaines partagées. On se fait du bien à soi, tout comme aux autres.
Quand Duras chez @AdretWebArt se présente pour sa box Femmes dans l’Art en poésie, en photo, en audio, en immersive 3D et en doc numériques sur clé ou via code QR.
Nous sommes une équipe dans ce projet et nous unissons les mots, les voix, les lieux. À notre façon, nous jouons avec le concept de la carte postale qui devient pour ainsi dire multiforme tout en lui ajoutant la dimension biographique.
Dans mon grand sac en bandoulière, j’apporte souvent avec moi un livre pour une future recension, un cahier pour des écrits divers, des stylos, etc.
Hier soir, j’y ai rangé un cahier à couverture tachetée. Que du noir et du blanc. Mes couleurs préférées, outre le bleu et le vert. Dans le bus direction Montréal, je me suis mis à relire mes notes de janvier dernier, puis mes personnages m’ont repris par la main. J’ai griffonné quelques répliques et développé une description.
À la maison, je peine à me concentrer. Il y a des courriels à répondre, du ménage à faire, la lessive, tant de choses pour me délier de ma pièce d’écriture. J’y arrive, si j’écoute du piano, ça m’apaise, ou bien si j’écris dans un lieu public. Je me crée une bulle et je déconne/je décolle grave.
Par le passé, j’ai déjà écrit presque trois recueils de poésie ainsi. Des nouvelles ont été retravaillées entre ma banlieue, presque la campagne, et le centre-ville bruyant de Montréal. Dans le métro, des flashes poétiques m’assaillent, je dois tout noter. Cet après-midi, je causais avec une collègue et j’ai commis un lapsus en nommant quelqu’un. Elle m’a répondu qu’il y avait là un nom de personnage.
Donc, si la tendance se maintient et les matinées suivantes, je serai en mesure de poursuivre le fil de ce nouveau polar où j’invite des personnages présentés dans mon polar L’ours et la ruche.
En outre, j’ai l’intention d’écrire une suite à mon roman Et cétéra.
La genèse de ce roman fut un rêve étrange dans lequel une écrivaine québécoise ouvrait un courrier en provenance de France pour y lire sur un papier au couleur et au parfum de lavande : « Je vous aimerai toujours. » Au réveil, j’ai noté l’idée sur papier.
Ensuite, je lui ai associé un notaire de mari, ennuyant comme la pluie, aux racines polonaises. Les prémices m’intriguaient. Un très bref canevas fut établi par la recherche de prénoms et de noms de famille. Le puzzle prenait forme.
En quelques jours, je me suis retrouvé avec des personnages du Québec, de France, de Pologne et d’Écosse. Cela m’a permis de me promener aussi dans le temps entre la Deuxième Guerre mondiale et 2021.
Contrairement à bien des artistes paralysés par le confinement, mon esprit était libre de créer à sa guise. Dans ce roman épistolaire écrit au printemps 2020, j’ai pu traiter aussi des dons musicaux et visuels qui se transmettent d’une génération à une autre. La génétique, c’est bien plus qu’une histoire de couleur de cheveux ou d’iris, il me semble. Nous sommes le fruit des générations précédentes et nous réinterprétons le monde dans notre siècle comme l’ont fait nos devanciers en leur temps.
Toute cette histoire s’est développée en écoutant la musique de Jean-Michel Blais, pianiste et compositeur de trames sonores pour le cinéaste Xavier Dolan. Si vous aimez la musique ou si vous souhaitez redécouvrir le roman épistolaire, un genre littéraire relégué aux oubliettes, je vous invite à lire Et cétéra qui reçoit jusqu’à présent des avis très favorables.
Extrait :
Elle prend la tête de Julien et l’appuie contre son ventre d’épouse et de mère. Elle lui murmure…
— L’amour, ça ne meurt jamais. C’est un bulbe qui tombe en dormance, mais qui se réveille et livre une fleur, grâce à un peu de chaleur.
Julien reprend son souffle à ce moment précis, embrasse la photo, pose le cadre sur son bureau avant de chuchoter sa gratitude.
— Merci d’être la femme de ma vie. Je ne te mérite pas.
Il y a six mois environ Denis-Martin Chabot, écrivain et directeur général de Fierté littéraire, lançait un concours de nouvelles sur le thème Les mots qui libèrent afin de dénoncer la violence dans les rapports amoureux et intimes des personnes 2LGBTQIA.
J’ai participé dans l’optique d’ajouter mon grain de sel avec ma nouvelle Jérémiades. Des textes retenus en provenance du Québec et de la francophonie, il en a résulté le beau collectif Les mots qui libèrent. Je suis ravi d’être de la partie. La superbe couverture est l’œuvre du comédien et artiste visuel Jean-Benoit Archambault.
Le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie du ministère de la Justice du Québec soutient ce projet.
La vente de ce recueil aidera aux activités de Fierté littéraire. Il est possible de vous en procurer un exemplaire en contactant Fierté littéraire ou en passant par les Éditions TNT.
La poésie est un art particulier dans la mesure où c’est le plus libre des genres littéraires. On peut rimer ou s’en balancer. On peut à sa guise emprunter divers sentiers, déambuler, courir, s’arrêter, contempler et l’air de rien défier le monde et ses conventions séculaires.
La poésie joue avec le lectorat et l’auditoire. Elle se découvre en solo, en duo, en groupe, tant en privé que sur la place publique. Elle se révèle au cours des festivals, sur les murs et les places publiques. Elle se lit au coin du feu ou en plein midi. Elle n’a ni d’heure, ni de lieu pour s’écrire, se dire, s’entendre et se vivre.
La poésie s’amuse avec les concepts, défie les clichés, éloigne les limites du convenu, défriche une clairière dans l’imaginaire. Elle repousse du revers de la main les certitudes d’hier pour mieux inventer le présent et tracer les pourtours du futur.
La poésie crée des images et des impressions. L’esprit de l’artiste émet ces ondes nomades que l’oreille et l’iris des badauds de passage sur cette terre saisissent, interprètent, décodent, selon un ressenti propre à chacun, chacune. En ce sens, elle est unique par sa compréhension.
La poésie effleure la peau, parfume l’ordinaire d’un brin de folie. La sensualité et les émotions sont au rendez-vous des êtres en osmose et de leurs témoins. On s’y trempe le gros orteil ou on y plonge. Tout devient possible et les éléments tangibles se métamorphosent en fulgurances dignes des lumières fractales d’un kaléidoscope ou du plus somptueux mandala. À vous de choisir.