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Les pissenlits

Déjeuner sur l’herbe

En différé

Nous savons croire

En juillet qui sommeille

Et aux fleurs

Sous gangue de glace

Déjeuner sur l’herbe

La limonade

Les salades

La sangria

Les brochettes

Sont pour l’instant

Conceptuels

Ah, la pelouse verte !

S’il n’en tenait qu’à moi

On procéderait

De ce pas

À un détournement

Du Golf Stream

Marre de geler

Pour les autres

Marre de ces heures

Qui défilent

Sans moi,

Sans toi,

Sans nous

Sans vous

Déjeuner sur l’herbe

Poème inutile

Écrit un dimanche

Presqu’à l’aube d’avril

Sous les lourds manteaux

Y a des corps qui s’animent

Des poumons qui ventilent

Et des esprits

Prêts dès maintenant

À remplacer flocons

Par une nuée jaune de pissenlits.

© Photo, texte, Denis Morin, 2023

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