hiver, musique, neige, nostalgie, poésie, printemps

Sotto voce

Tulipe1

Les fleurs dorment toujours

Sous la neige

Tu l’as toujours su

Et moi, j’ai toujours nié

Que les bourgeons d’avril

Les fleurs de mai

Sont engourdis

Au creux des arbres

Au creux de ton cœur

Ça, tu l’as toujours su

 

Les fleurs dorment toujours

Sous la neige

Au piano, fais-moi un arpège

J’aurai l’évidence

Je me tairai

J’avouerai

Que tu as raison

Une fois de plus

De ressentir la musique

Et la vie sous une apparente mort

 

Les fleurs dorment toujours

Sous la neige

Tu me parles de la poudrerie

Qui soulève les flocons

Je t’écouterai

Je retiendrai tes paroles

Quand tu me déclares

Sotto voce

Che i fiori dormono sempre

Sotto la neve.

 

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2020

 

 

 

 

 

Basses-Laurentides, billet d'humeur perso, Deux-Montagnes, Lac Deux-Montagnes, Laval, nature, neige, Poème de train, Train Exo 6 Montréal-Deux-Montagnes

Plongée dans l’image

LacDMetlignerose

Du train

Lointain

Confinement

Rêverie

Rien

Si ce n’est…

Juste l’envie

D’une plongée

Dans l’image

Eaux et sel

Eaux et ciel

Ligne rose

Ligne jaune

Accident

Pas prévues au scénario

Le poète

Ne voulait

Que les eaux du lac

Ligne rose

Ligne jaune

Comme si

Les roses dormaient

Sous la neige

Sous les eaux

Sous tout ce gris

Comme si l’objectif

De ma caméra

Sur cellulaire

Cernait plus

Mes paysages intérieurs

Derrière le moche

Toujours une trace

Beauté

Tout réside dans le regard.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2020

Création, neige, poésie

Ancrage

Racine

La racine

Enfouie

En majeure partie

Sous terre

S’imagine

N’être rien

Qui vaille

Pourtant, elle abreuve

L’arbre

Le nourrit

Le retient

Au sol

Ancrage végétal

 

La racine

Soutient l’arbre

Et cherche la source

Et les nutriments

Elle ne sait mentir

Et va son chemin

Sinueuse

Noueuse

Fibreuse

Souvent en courbes

Telle une bretelle d’accès.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

famille, hiver, Migration, neige, poésie biographique, Québec

Sang-mêlé

Je suis de sang-mêlé

Avec des patronymes français

Flottant dans les cordages

Pour seul bagage

L’espoir

L’un d’eux avec un titre reçu

Un autre, noble déchu

Appels du vent

Bientôt des histoires anciennes

Saint-Malo et La Rochelle

Échos du large

Chargé d’air salin…

Non loin de l’Écosse

Une aïeule et son tea pot marron

Se glisse dans la généalogie

En devenir

Dans sa cuisine

Ça sent toujours ses bons biscuits

Recettes transmises entre cousines…

Pour les yeux bridés

Et la peau cuivrée de l’enfance

Y a-t-il mal à être Malécite

Par icitte

Sur le bord d’un long fleuve

Piège à peintre, à touristes

Gouffre continuel à tempêtes

Dans ce pays d’hiver

Se conjuguèrent

Misères paysannes

Misères ouvrières

Je veux plus que vos vies d’usure

Je vais mieux

Grâce à vous,

Salutations respectueuses

Aux valeureux ancêtres

En ce poème réunis.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

Hildegarde de Bingen, hiver, musique, Mystiques, neige, poésie

Instants de grâce

S’est posée la neige

Sur ses paupières

Puis non loin de sa bouche

Étrange fard à joue

Ces cristaux à géométrie variable

Sur le point de fondre

Aux actualités

Des indices boursiers s’effondrent

Laissons là les vanités

Du monde

Et revenons aux instants de grâce

Elle regarde

Les enfants jouer

Ce soir, elle devra étudier

Des partitions de la savante Bénédictine,

Une certaine Hildegarde.

 

© Texte, Denis Morin, 2019