Catégorie : Lorraine Lapointe
Les poètes sont des nomades
Les poètes sont des nomades
Ils transportent avec eux
Des œufs
De Pâques
Elles transportent avec elles
Des mots pour rendre heureux
Ou pour dénoncer
Les tyrans
Les poètes sont des nomades
Qui jouent et bordent
Les vers de rimes ou non
En fait, les poètes défient
Souvent les conventions
Nul besoin de faire-part
Comme invitation
Puisque les poètes
Sont partout
Chez eux et chez elles
Naviguant entre deux lignes
En marge ou au cœur des villes
Et des villages
Tout leur semble possible
Imaginable
L’inatteignable
N’est qu’un pas de plus
Dans leur imaginaire
Car les poètes sont des nomades…
© Photo, texte, Denis Morin, 2019
Écriture, il, elle
Il écrivait
Des romans de cape et d’épée
Les mousquetaires
Se battaient
Défendaient
Réparaient l’outrage
Elle écrivait
Des romans
À l’eau de rose
Derrière sa tasse
De thé parfumé
Sa devise, la nostalgie
Il écrit
Maintenant
Des poèmes,
Des histoires
Sans trop savoir
Où il ira
Elle écrit
Depuis hier
Une longue lettre
Débutée par une enluminure
Créée spécialement
Par son fils, le peintre
Il écrira
Demain
C’est ce qu’on peut lui souhaiter
Puisse-t-il
Cesser
De douter
Elle écrira
Un journal intime
Elle établira sa correspondance
Sa vie étant une saga
Puisse-t-elle
Continuer
Par les mots à s’envoler.
© Texte, Denis Morin, 2019
Roman en voie d’écriture…
Voyez mes gribouillages dans un cahier Clairefontaine. Oui, les ratures et les coquilles sont permises à cette étape-ci.
À la maison, ça tourbillonne trop ces temps-ci. Lorraine Lapointe, une amie comédienne, poète et chanteuse, m’a suggéré d’écrire lors de mes déplacements en transport en commun, quand l’espace le permet. Je commets l’impudeur d’écrire devant les autres et cela m’amuse de voir la tête qu’ils font. Écrire des chansons, des poèmes dans un café, je l’ai fait très souvent au début de la vingtaine. Laisser mes personnages évoluer, au gré de leurs humeurs, ça me convient très bien, même si cela se vit dans le train ou dans le bus.
Fait à noter que mes recueils de poésie biographique sur Félix Leclerc et Barbara furent rédigés dans le train de Deux-Montagnes/Montréal. À la rythmique des wagons passant sur les rails se superposaient leurs voix, leur univers respectif.
À un proche qui me disait que j’étais à l’ancienne d’écrire dans un cahier, ma réponse fut que c’était bien possible, mais que les carnets valent leur pesant d’or pour les archives et les encans, quand l’écrivain devient connu et surtout après sa mort. Donc, je prépare mon trousseau à léguer après mon départ pour l’au-delà.
N’en faisant qu’à ma tête, je poursuis l’écriture de ce roman qui devrait se terminer au début 2020. D’ici là, je n’en dévoilerai pas plus. À suivre.
© Image, texte, Denis Morin, 2019
Souffleurs de vers
Lorraine me glisse à l’oreille
« Les poètes sont des souffleurs de vers »
Elle demeure toujours à la fine pointe
Je lui concède raison
Sans l’ombre d’un doute
J’ajouterai sans gêne
« Les poètes sont des souffleurs de rêves »
Naviguant entre grèves
Si familières
Et paysages interstellaires
Leur vision du monde
Vaut la joie de l’écoute
Vous qui n’écrivez
Jamais rien
Soyez au rendez-vous
De nos mots les plus doux
De nos mots les plus fous
Ainsi va la poésie.
© Texte, Denis Morin, sauf citation de Lorraine Lapointe, 2018
Quand Lorraine Lapointe lit ma poésie sur Piaf et Barbara !