inspiration, intuition, Manoir Globensky maintenant Musée des Patriotes / Maison de la culture, Patriotes, Vieux-Saint-Eustache

Au Manoir Globensky

ColonneetcornicheManoirGlobensky

Les soldats anglais

Et les mercenaires

Défilèrent

Le regard fier

Devant le Manoir du seigneur Globensky

Avant ou après les patriotes

Faudrait bien que les historiens

S’entendent

Sur le cours de l’histoire

Il y eut

Vous devez vous en douter

Un vainqueur et des perdants

Des fermes brûlées

Des femmes violées

Des enfants morts gelés

En robe de nuit

Dans la neige de décembre

Il y eut

Des pendus

Des corps d’hommes dans la force

De l’âge

Éventrés à la baïonnette

On a tout vu

À partir des colonnes blanches

Il y eut

Des blessés

Des visages défigurés

Le sang des vaincus

A nourri la terre

Dans toute la région

Il m’arrive parfois

Lors de mes marches

Près du cimetière

De ressentir

Le pas cadencé

Des soldats anglais

Sous leur uniforme

D’un rouge éclatant

D’entendre

Les pleurs des enfants

Les cris des femmes

Face à la tragédie

 »Ne tuez pas mon mari »

Le piaffement des chevaux

Le claquement du fouet

Le tonnerre des canons

Contre l’église de pierre

À trois, le régisseur

Dira

 »Coupez ! »

 

© Photos, texte, Denis Morin, 2019

 

intuition, Montréal, poème d'autobus, station de métro Laurier

À tour de rôle

Métro Laurier

S’étaient assis

À tour de rôle

Sur ce siège en bois

Contre la paroi

De granit

Des corps

Des ombres

Anthracites…

Un touriste essoufflé

Un SDF

Autrefois assuré

Tous risques

Une femme ravie

Par les derniers beaux jours

De l’été

Elle venait de quitter

Au salon de thé

Un jeune amant

Rue Saint-Denis

Près de Mont-Royal

Puis elle avait marché

Jusqu’à la rue Laurier

La vie recommence

Comme les rondes

En boucle

Du métro azur.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

amour, famille, inspiration, intuition, nostalgie, poème d'autobus, souvenirs

Tout à la fois

Il te reste

Des projets à venir

Il te reste

Ma signature

Une recette de confiture

À la groseille

Je sais,

Non la vie ne sera plus pareille

Tu feras comme si

Je rentrais

Plus tard

Il te reste

Mon regard

Dans les yeux des enfants,

Surtout le plus grand

Qui me ressemble

Tellement

Il te reste

L’immensité des souvenirs

L’intimité du soupir

Et les fougères que j’ai plantées

Au fond du jardin

Pour t’apaiser,

Te consoler du chagrin

Souris

Je te vois

Mais de la pièce d’à côté

Je ne suis et je ne serai

Jamais loin

Souris

Car je t’aime

Je sais,

C’est d’une banalité

Je suis tout à la fois

Chez toi et dans l’au-delà.

 

© Texte, Denis Morin, 2019