Elle me disait
Têtu, obstiné
Trop dans le mental
Trop dans l’ego
Elle me prodiguait
Des conseils sur les arts et la vie
Par je ne sais trop quel hasard
Ces conseils, elle ne se les appliquait
Pas à elle-même
Je la trouvais talentueuse, brillante
Comme une lanterne sous le boisseau
Flemmarde
Intuitive
Un brin vaniteuse
Elle jouait trop peu du clavier
De l’ordinateur et du piano
Les mots et les notes
Toujours remis à demain
Selon elle, je la méprisais
Pour ma part, ce n’était pas le cas
Je voulais secouer son immobilisme
Avant qu’il ne fût trop tard
Elle en eut marre
Que je lui rappelle
Le fait que n’écrire
Juste par temps inspirés
Par le Ciel ou autres bonnes ondées
Sur le moment, on est bien
Ancré dans le présent
Mais cela ne mène à rien
Sinon qu’à des regrets
De passer à côté de ses talents
Le sablier et l’hiver poussent sur les feuilles
Rageurs, nous nous sommes bloqués
Ici et là, tant dans le réel que sur les réseaux virtuels
Bon vent !
Que la Vie soit sa muse
Je m’en retourne
Justement à mon secrétaire
Mon clavier me tient meilleure compagnie
Tout ceci est écrit sans aucune rancune.