Tes pas

Tes pas sur la neige

étrange manège

drôle de sortilège

pourrais-tu revenir ?

 

C’est un blues qui n’en finit pas

et j’étais si bien dans tes bras

 

Tes pas sur la grève

tous ces oiseaux qui crèvent

d’un manque de rêves

on ne peut les voir revenir

 

C’est un blues qui n’en finit pas

et j’étais si bien dans tes bras

 

Tes pas dans la forêt

je te suis à la trace

ton regard vert fougère

me hante, m’exaspère

 

C’est un blues qui n’en finit pas

et j’étais si bien dans tes bras (bis)

 

© Texte : Denis Morin, 2013

Je dessine

Je dessine

À l’encre de Chine

Des murailles qu’il me faudra traverser

 

Tout cela pour me rendre jusqu’à toi

Pourquoi douter de moi

Je suis digne de foi, je suis digne de toi

 

Je cuisine

un potage, des mirages

c’est ton parfum que je veux retrouver….

 

Je devine

En sons et en images

Mes doigts gambadent sur une portée

 

Tout cela pour me rendre jusqu’à toi

Pourquoi douter de moi

Je suis digne de foi, je suis digne de toi

 

Je m’échine

À espérer tes lèvres glycine

Comme un reflet sur mon clavier

 

Tout cela pour me rendre jusqu’à toi

Pourquoi douter de moi

Je suis digne de foi, je suis digne de toi

 

 

© Texte : Denis Morin, 2013

La Seine

La Seine joue bien au ruisseau

et roule ses hanches basanées,

une douce bossa nova

pour consoler les exilés

 

Sur le pont Mirabeau

là, je me souviendrai…

Ah !  ta peau épicée…

 

De ma fenêtre, j’aperçois

l’acier des toits et la cohue

mes yeux se perdent dans le vide

comme une sorte de spleen

 

Puis, je file à l’anglaise

avec un journal sous le bras

mieux vaut se rendre au café

et de là, rêver à la Seine

 

Au pont Mirabeau

là, je me souviendrai…

de tes lèvres sucrées.

 

© Texte : Denis Morin, 2013

 

 

 

 

 

© Texte : Denis Morin, 26 décembre 2013, Deux-Montagnes, Qc, Canada

Je t’écris

Je t’écris pour te livrer

Ce qui m’est arrivé

Mes souvenirs comme nos pas emmêlés

Dans la neige blanche de janvier

 

Tu ne sais plus me regarder

Mon ami, mon frère

Mon ennemi, mon frère

 

J’étais l’aîné, le plus grand

Et toi le p’tit dernier

Mais au fond, tu étais le plus doué

Pour affronter la vie et ses démêlés

 

Entre nous deux, j’ai toujours su

Qui serait le gagnant

Je t’accorde raison une fois de plus

Sois fier de tes entêtements

 

Tu ne sais plus me regarder

Mon ami, mon frère

Mon ennemi, mon frère

 

Je t’écris pour te livrer

Ce qui vient d’arriver

Bientôt je verrai nos ancêtres

Tu parleras en bien de moi peut-être

 

Tu sauras bien me pardonner

Mon ami, mon frère

Mon ennemi, mon frère.

 

© Texte : Denis Morin, 2 octobre 2013, Deux-Montagnes

L’ours et la ruche

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Mon premier livre écrit a été un roman policier intitulé L’ours et la ruche écrit en 2009 mais publié en 2014.

Pourquoi ce titre ?  Tout simplement parce qu’une abbaye fonctionne sur le modèle d’une ruche et que l’ours cherche à s’emparer du miel, etc.  Dans ce cas-ci, l’ours est l’assassin.

En fait, je voulais mettre en scène une enquête de dix jours se déroulant dans une abbaye cistercienne avec Béatrice Lemieux, une historienne française aux origines québécoises, qui aura à jouer au détective, aidée de l’inspecteur Bruno Lagacé qui se fera passer pour un moine et le père Élie, presqu’aveugle mais qui l’aidera à décoder les indices trouvés comme autant de clefs pour ouvrir des portes.

Comme cet ouvrage est mon premier bébé, je l’aime bien en dépit de légers défauts. Il se pourrait que Béatrice Lemieux revienne plus tard dans d’autres enquêtes.

 

 

 

© texte et photo, Denis Morin, 2018

Édith Stein, triptyque

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En poésie biographique (fusion deux genres littéraire, la biographie et la poésie), ce sont les personnages (sur lesquels on aura à écrire) qui nous invitent plus ou moins subtilement, nous guettent, nous saluent dans les rayons d’une bibliothèque ou par le biais d’articles spécialisés.

Par exemple, j’ouvre une revue d’histoire où l’on traite de religieux nés dans le judaïsme convertis au catholicisme qui terminèrent leur destinée terrestre dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau.  Parmi eux, le nom d’Édith Stein (1891-1942) attire mon attention.  Pourtant, Stein est chez les Juifs ashkénazes est aussi commun que le patronyme Tremblay chez les Québécois ou Dupont pour la population française.  Ma curiosité me fait découvrir une femme singulière et plurielle : philosophe, enseignante, conférencière, polyglotte, traductrice, féministe, puis carmélite.

L’impact le plus important qu’elle eut ne fut pas celui de l’intellectuelle féministe dont on publia les traités sur l’éducation et autres ouvrages savants après sa mort, mais ce fut plutôt par son attitude.  Elle encourageait ses élèves, forma des Dominicaines, intercéda aux jours sombres du nazisme et devint un ange de compassion auprès des voyageurs, victimes de la Shoah.

À travers ce recueil Édith Stein, triptyque, je dépeins sa vie, le milieu philosophique du temps (elle était disciple d’Edmund Husserl, concepteur de la phénoménologie), les Carmels de Cologne, en Allemagne, et d’Echt, en Hollande.

« Plus près de notre époque, des témoins rapportèrent

Avoir vu une fascinante carmélite et sa sœur Rosa

Avec une étoile jaune en guise d’identité ainsi elles allèrent

Malgré la mort à l’orée tant de Lumière divine émanait de ces visages las. »

 

 

© texte et photo, Denis Morin, 2018

 

Je suis un artisan

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Je travaille à la manière des artisans, en faisant preuve de patience, de résilience et de foi en mon talent.  Si je n’y crois pas moi-même, qui me suivra ?  Je mise sur la durée, les heures passées à lire, à me documenter, à réfléchir et à enchaîner les mots les uns aux autres pour donner sens à ma vie.  Je ne serai jamais la saveur du jour, je le sais, mais on parlera de moi demain, de mes recueils de poésie biographique sur Camille Claudel, Auguste Rodin, Barbara, Félix Leclerc et bien d’autres.  Je ne souhaite aucunement être une étoile filante qui tombera aux oubliettes.  J’écris parce que je ne sais rien faire de mieux.  J’écris aussi pour partager.  Par conséquent, le moment de la lecture devient communion entre l’auteur et son lecteur.

©  photo et texte, Denis Morin, 2018

Le bleu du rêveur

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J’ai toujours aimé

Déposer une goutte

Bleu de méthylène

Ou encre

Provenant d’une bouteille

Dans une eau tranquille

Pour le tourment momentané

Causé dans l’ordre des choses

Non, je ne suis pas

Seiche qui s’esquive

Mais juste un rêveur

En train d’attente

Sur le quai d’une gare de train

Des images et des sons

Pour que les mots s’ensuivent…

Il suffit de voir…

On sort du métro ou on descend du bus pour se rendre chez soi.  On se questionne sur la pertinence de l’écriture dans sa propre vie.  On lève la tête vers le ciel.  On sursaute, puis on saisit son cellulaire pour capturer cette plume éphémère dans le ciel.  Un signe et une coïncidence pour soi, un banal nuage pour le voisin.

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© Denis Morin, textes et images de ce blog, 2018