D’accord, je me tais

Fougère

Je ne l’ai

Ni semée

Ni transplantée

Ni regardée

De face

Ou de travers

Elle a surgi

Au sortir de l’hiver

Au pied du chêne

Tout aussi surpris

Que moi de sa venue

Le vent s’en est chargé

Sans aucun doute

Sinon des spores

Ont adhéré

Un jardin plus loin

Aux ailes d’un oiseau

Survolant le bassin d’eau

Puis se sont détachées

Des plumes,

Je t’imagine très bien

En train d’écrire

Ton roman

Avec une plume-fougère

Évoluant entre le pouce

Et l’index

D’accord, je me tais.

 

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

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