J’aurais donné
Des parcelles de mon âme
Sacrifié des années
Imploré la faux
À Dieu
Senti presque la pointe des flammes
Avant le Paradis
Quant au Cornu,
On ne joue pas au Malin
Avec lui
J’aurais éprouvé
Bien du remords
J’aurais avoué
Sous la torture
Mes torts,
Les vrais et les faux,
Plus qu’il n’en faut
Qui dit vrai
Qui sépare en moi
Le blé de l’ivraie
J’aurais même fait
Compostelle
Pour être sous les feux
De la rampe
Pour d’infimes minutes de gloire
Plutôt qu’être assis
Dans un autocar de banlieue.
© Photo, Denis Morin, 2020