Je vivais avec un pianiste
Qui ne cessait de me vanter
Le génie de Glenn Gould
Il me parlait sans cesse
De ses splendides interprétations
Étant archiviste
J’ai glané un film concernant
Glenn Gould sur le site de l’ONF,
Vaste nef
Du patrimoine et de la culture
Un film documentaire
S’avère nécessaire,
Pertinent
Autant pour les curieux
Que pour les étudiants
En histoire
Et au conservatoire,
Les journalistes
Et les chercheurs
Intéressés par le cinéma d’Anne-Claire Poirier,
L’humour de Clémence Desrochers
Et d’Yvon Deschamps,
Sans oublier l’émouvante Pauline Julien
Revenons à notre sujet :
Glenn Gould
Issu d’un village
Sur le rivage
D’un lac de l’Ontario, le lac Simcoe
Les vagues lèchent presque
Le parterre
La maison de son père
Qui lui achète le piano
Sur lequel il s’exerce au salon
Au sortir de l’enfance
Dans sa tête
Le clapotis des eaux en été
Et des vagues de notes
À son oreille
Au bout de ses doigts
Il faut pratiquer
Des heures entières
Rituel
Concentration
Gestuelle
Précision des mains
Ballet des doigts
À la recherche des touches,
Ruissellement des sons
Au salon
La mère qui se tait
À la cuisine
Ravie du talent de son fils
Et le père qui revient
Du travail
Étonné du talent de fiston,
Prodigieux solitaire
Au bord du lac Simcoe
Il devra voyager le fils
Se fera connaître
De par le monde
Partageant son amour
Des œuvres de Jean-Sébastien Bach
Qu’il parcourt du regard,
Qu’il lit, fredonne,
Donne en mimiques
Avant de s’exécuter au piano
On lui connaît peu d’amis,
Sinon ses gérants
Pourtant, ce grand perfectionniste
Possède un sens de l’humour
Et le sens de la réplique
Son meilleur confident
Sera son chien
Un border collie
Glenn Gould
Porte des gants
Et un foulard
Et une casquette
Se protégeant
Surtout les mains,
Obsédé aussi des germes
Il présentera à la radio
De Radio-Canada
Une série d’émissions sur les grands espaces
Du Grand Nord,
Sur l’immensité,
La blancheur
Il avait besoin de solitude,
D’air et de temps
Pour transmuer le silence
En musique
Pour transformer la nuit
En éclatante lumière,
Musicalité indéniable
Au bout des doigts
En studio à New York
Ou dans son chalet,
Étrange ballet
De ses longues mains
Occupant la scène
Qu’est son clavier
Au salon du chalet
Il existe aussi le très beau film
De François Girard
32 films brefs sur Glenn Gould
C’est aussi à voir,
À découvrir
À ressentir
Comme des soupirs
Entre les notes du pianiste.
© Photo, ONF
© Texte, Denis Morin, 2019
Mon pianiste favori pour Bach…
Avec Tatiana Nikolaieva dans un autre style mais toujours pour Bach.
Curieux, j’ai horreur de Glenn Gould jouant Mozart…
Mais je n’aime qu’à moitié Mozart ! 😅
Merci pour ce billet de mon pianiste favori sur mon compositeur favori ! 😉
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J’avais soumis ce texte pour un appel à des rédacteurs collaborateurs de la part de l’ONF. J’ai supposé que mon style minimaliste a déconcerté certains lecteurs habitués à de la prose verbeuse. Tant mieux si ce texte t’a fait plaisir. J’en ai eu à l’écrire.
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Ça me fait aussi plaisir qu’un canadien connaisse Glenn Gould… bon maintenant les bûcherons canadiens n’ont peut être pas le même centre d’intérêt !
ONF en France c’est Office National des Forêts ! 😅
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https://www.onf.ca/ C’est Office national du film du Canada. Gould était ontarien. De son vivant, il y avait des émissions de télé et de radio qui lui étaient consacrées. De plus, il a animé à la radio des émissions sur le Grand Nord Canadien. Il fait partie du patrimoine canadien et universel au même titre que Leonard Cohen.
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IGlenn Gould a eu une façon de voir, de comprendre, d’aborder Bach, qui ne ressemble à personne : génial, inventif, précis, intense, rythmiquement jubilatoire, virtuose, pertinent, flamboyant, réunissant, comme beaucoup l’ont affirmé ( avec exactitude ) » le coeur et l’esprit. »
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