Peu il faut
Pour distinguer le vrai du faux
Une pierre
Pas de la fibre de verre moulée
Maquillée
Pas de trompe-l’œil
On veut du vrai
Pas du toc
Derrière la pierre de taille
Je vois
L’homme lissant
Moustache
Le mari faisant tache
La belle convoitée
Buvant son xérès
Pour la soirée
Elle sait qui choisir
Pour la nuit,
Elle bouchera ses oreilles
Pour atténuer les ronflements
Jouons du coude
Pour que le mari se tourne
L’amant patiente
Derrière le paravent
Il convoite la douce
Et ses dentelles
Le poète rédige
Poème insensé
Rejoignant son amant
Derrière le paravent
La belle s’offre
L’amant s’intéresse
Au contenu du coffre
Les deux corps
En ombres chinoises
Passe-temps
Du mari cocu
Mais perspicace
Testament déjà modifié
Demain, il se suicidera
Devant le tramway
Elle n’héritera
Que de centimes
Et de roses fanées
Et de l’entrain
De l’amant fougueux
Pourtant comme elle,
Désargenté.
© Photo, texte, Denis Morin, 2021