
Le castor
arpente son terrain
retire les herbes desséchées
cogite autour
de ce qui sera son futur potager
arpente la forêt
de l’autre côté de la rivière
en imaginant d’autres paysages
et d’autres sentiers à parcourir
il défriche, il scie
et pense aux disparu.e.s
ceux et celles
maintenant hors de sa vue
mais toujours présent.e.s à son esprit
le castor
s’avère un solitaire sentimental,
un solidaire de la réalité des autres
en dépit du silence
qui l’entoure
toutefois, ne lui présentez pas des artistes
à sa porte de bois
car il se montrera le plus volubile
des hommes
causant d’une exposition ou d’un film à voir
ou d’un ouvrage d’Albert Camus à lire et relire
la visite partie
il replonge dans son mutisme
et s’affaire dans une relative routine
sans trop savoir pourquoi
comme Sisyphe