
C’est une prairie
et quelques sapins à observer
confusion de pensées plus ou moins obscures
à diluer dans la mouvance des nuages
la pluie ne saurait tarder
se confondent les minutes
se fragmente le temps
je ne vous apprends rien
en vous annonçant
que nous sommes les voix narratrices
de nos propres vies
personne n’expérimente à notre place
c’est ainsi depuis l’aube des temps
toutefois, vous portez des gestes
d’une quelconque ancêtre
cette manière de verser le thé
toutefois, vous portez vers le lointain
cette façon de fixer une ligne d’horizon
d’un autre aïeul
c’est à n’y rien comprendre
le vrai du faux
les saisons qui s’inscrivent dans nos corps
j’ai cinq, dix-huit ans, puis plus de soixante
et des flocons à venir
par nos gênes, sommes-nous conditionné.e.s
mais par notre volonté singulière
nos propres limites nous défions
j’étais, je suis, je serai moi
vous étiez, vous êtes, vous serez vous