
Je suis un vieil arbre
de quelle essence
je ne sais plus
seulement un feuillu
vous dirais-je
depuis toutes ces années
perdu ma frondaison
le dégarni suis-je d’octobre à avril
exposé à la rudesse des vents
mes multiples bras, je déploie
vers la voûte
des oiseaux se reposent
sur moi
vont vos songes de promeneurs
la forme je maintiens
j’évite les émondeurs
mes rides sont gravées
à même mon écorce
j’entends le rire des enfants
et les soucis des grands
témoin de vos vies
depuis près d’un siècle
et des poussières
déraciné d’une forêt
transplanté en pleine ville
mascotte silencieuse
la grâce je confère aux passants
à l’orée des vieux murs de pierre.