La genèse de ce roman fut un rêve étrange dans lequel une écrivaine québécoise ouvrait un courrier en provenance de France pour y lire sur un papier au couleur et au parfum de lavande : « Je vous aimerai toujours. » Au réveil, j’ai noté l’idée sur papier.
Ensuite, je lui ai associé un notaire de mari, ennuyant comme la pluie, aux racines polonaises. Les prémices m’intriguaient. Un très bref canevas fut établi par la recherche de prénoms et de noms de famille. Le puzzle prenait forme.
En quelques jours, je me suis retrouvé avec des personnages du Québec, de France, de Pologne et d’Écosse. Cela m’a permis de me promener aussi dans le temps entre la Deuxième Guerre mondiale et 2021.
Contrairement à bien des artistes paralysés par le confinement, mon esprit était libre de créer à sa guise. Dans ce roman épistolaire écrit au printemps 2020, j’ai pu traiter aussi des dons musicaux et visuels qui se transmettent d’une génération à une autre. La génétique, c’est bien plus qu’une histoire de couleur de cheveux ou d’iris, il me semble. Nous sommes le fruit des générations précédentes et nous réinterprétons le monde dans notre siècle comme l’ont fait nos devanciers en leur temps.
Toute cette histoire s’est développée en écoutant la musique de Jean-Michel Blais, pianiste et compositeur de trames sonores pour le cinéaste Xavier Dolan. Si vous aimez la musique ou si vous souhaitez redécouvrir le roman épistolaire, un genre littéraire relégué aux oubliettes, je vous invite à lire Et cétéra qui reçoit jusqu’à présent des avis très favorables.
Extrait :
Elle prend la tête de Julien et l’appuie contre son ventre d’épouse et de mère. Elle lui murmure…
— L’amour, ça ne meurt jamais. C’est un bulbe qui tombe en dormance, mais qui se réveille et livre une fleur, grâce à un peu de chaleur.
Julien reprend son souffle à ce moment précis, embrasse la photo, pose le cadre sur son bureau avant de chuchoter sa gratitude.
— Merci d’être la femme de ma vie. Je ne te mérite pas.
Il y a six mois environ Denis-Martin Chabot, écrivain et directeur général de Fierté littéraire, lançait un concours de nouvelles sur le thème Les mots qui libèrent afin de dénoncer la violence dans les rapports amoureux et intimes des personnes 2LGBTQIA.
J’ai participé dans l’optique d’ajouter mon grain de sel avec ma nouvelle Jérémiades. Des textes retenus en provenance du Québec et de la francophonie, il en a résulté le beau collectif Les mots qui libèrent. Je suis ravi d’être de la partie. La superbe couverture est l’œuvre du comédien et artiste visuel Jean-Benoit Archambault.
Le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie du ministère de la Justice du Québec soutient ce projet.
La vente de ce recueil aidera aux activités de Fierté littéraire. Il est possible de vous en procurer un exemplaire en contactant Fierté littéraire ou en passant par les Éditions TNT.
La poésie est un art particulier dans la mesure où c’est le plus libre des genres littéraires. On peut rimer ou s’en balancer. On peut à sa guise emprunter divers sentiers, déambuler, courir, s’arrêter, contempler et l’air de rien défier le monde et ses conventions séculaires.
La poésie joue avec le lectorat et l’auditoire. Elle se découvre en solo, en duo, en groupe, tant en privé que sur la place publique. Elle se révèle au cours des festivals, sur les murs et les places publiques. Elle se lit au coin du feu ou en plein midi. Elle n’a ni d’heure, ni de lieu pour s’écrire, se dire, s’entendre et se vivre.
La poésie s’amuse avec les concepts, défie les clichés, éloigne les limites du convenu, défriche une clairière dans l’imaginaire. Elle repousse du revers de la main les certitudes d’hier pour mieux inventer le présent et tracer les pourtours du futur.
La poésie crée des images et des impressions. L’esprit de l’artiste émet ces ondes nomades que l’oreille et l’iris des badauds de passage sur cette terre saisissent, interprètent, décodent, selon un ressenti propre à chacun, chacune. En ce sens, elle est unique par sa compréhension.
La poésie effleure la peau, parfume l’ordinaire d’un brin de folie. La sensualité et les émotions sont au rendez-vous des êtres en osmose et de leurs témoins. On s’y trempe le gros orteil ou on y plonge. Tout devient possible et les éléments tangibles se métamorphosent en fulgurances dignes des lumières fractales d’un kaléidoscope ou du plus somptueux mandala. À vous de choisir.